Emouvants, ces quelques vers du maître zen Thich Nhat Hahn ont été écrits en pleine guerre du Vietnam, alors que le maitre et sa sangha (communauté) tentaient d'alleger les souffrances du peuple vietnamien, blessé dans sa chair et dans son âme, tiraillé entre nationalistes et communistes. Quand Thich Nhat Hahn écrit ces vers (1) il s'adresse bien sur aux victimes, mais aussi à leurs bourreaux.

Car la souffrance est universelle. Toute souffrance provient de l'ignorance et de l'attachement à un "moi" qui n'existe pas : Si l'on regarde attentivement son "moi" on constate qu'il n'y a pas de "moi" indépendant. Aucun de nos constituants ne contient un "soi". Si nous regardons attentivement, nous constatons au contraire que ce "moi" n'existe que parce tout le reste de l'univers y concourt, comme la fleur et la feuille sont le produit de l'interaction de la terre, du soleil, de l'air, de l'eau et de tous les autres phénomènes. La feuille n'a pas d'existence propre. Nous n'avons pas d'existence propre. Nous somme à la fois feuille et fleur.

(1) Extraits de La force de l'amour par soeur Chan Khong, proche disciple de Thich Nhat Han. A lire absoluement.