Nagarjuna est le principal commentateur bouddhiste de la vacuité, càd de l'absence d'existence propre. La vacuité n'est pas nihilisme : les choses existent bien relativement, mais seulement en interdépendance. Elles n'ont donc pas d'essence, pas d'existence propre. La vacuité est une caracteristiques des choses comme des individus.

Nagarjuna dans le traité du milieu énonce :

"Nous appelons vacuité
Ce qui apparaît en dépendance,
(...)
Puisque il n'existe aucun phénomène
Qui ne soit une production dépendante,
Il n'existe aucun phénomène qui ne soit vide"

Ce qui dépend de conditions ne peut exister en lui-même. Car si quelquechose avait une existence intrinséque, cette chose ne dépendrait pas de conditions pour exister, elle existerait d'elle même. C'est pourquoi dans les Questions d'Anavatapta il est dit "Ce qui nait de conditions n'est pas né". Les phénomène conditionnés ne naissent pas vraiment, ils sont vides, car ils ne viennent pas à l'existence. Ils sont juste la combinaisons d'autres phenomènes interdépendants.

Le "je", l'individu est aussi dénué d'existence propre que les autres phénomènes :

Si le je était les agrégats
Il serait sujet à la production et à la destruction
Si le je était autre que les agrégats,
Il n'aurait pas les caractères des agrégats"

Si on identifie l'individu à ses agregats (matière, sensations, perceptions, formations mentales, conscience), on est forcé d'admettre qu'il est composé, donc dépourvu d'existence propre : il n'existe donc pas réellement. Si l'individu était autre que les agregats, il n'aurait pas leurs caractères d'impermanence. Or ce n'est pas le cas : il n'y a pas d'individu sans matière, sans perceptions, sans conscience...

On ne peut donc trouver nul part un soi ayant une existence propre, indépendante de conditions.