Loic Le Meur prédit sur son blog l'échec du projet Quaero. Il est vrai que le projet, lancé il y a un peu plus d'un an, n'a pour l'instant pas vraiment progressé, si ce n'est au plan budgétaire. Et il est plus que probable que certaines applications du projet Quaero seront des échecs.

Cependant, certains arguments rapportés par Loic ne me semblent pas les bons :

"Une marque très mauvaise" : Quaero n'est pas une marque. Quand bien même elle le serait, si des francophones peuvent épeler "Typepad" "Del.icio.us", "Frappr" ou "Flickr" il devraient pouvoir épeler "Quaero".

"Centralisé et fermé" : Google n'est pas un modèle d'ouverture, pas plus que Yahoo, Ask, MSN, ce qui n'a pas empêché leur succès. En fait, aucun moteur de recherche important n'est aujourd'hui construit sur un modèle décentralisé, même si des communautés y travaillent, comme Frutch.

"Secret" : Loic cite l'exemple de Gmail "ouvert le plus tôt possible et en laissant tester un maximum de personnes". L'exemple est peu pertinent, puisque Gmail était pendant une longue période seulement sur invitation, donc par définition fermé aux non-invités.

"Pas de buzz, pas d'adoption" : La question ne se pose pas encore, puisque il n'y a rien à adopter pour l'instant. Mais Google, né au temps du web 1.0 n'a pas généré tout de suite du buzz. Sa notoriété s'est faite sur le bouche à oreille dans un premier temps, grâce à la qualité de ses résultats.

Je ne crois pas que tout projet web en 2006 se doive d'être collaboratif, ouvert, et basé sur la hype. C'est très efficace pour certains types de projets. Ca l'est moins pour d'autres. Il est possible (et probable même) que Quaero soit un demi-échec. Mais certaines sociétés, comme Exalead, profiteront du projet, de nouvelles technologies seront développées, et de nouveaux outils pour les utilisateurs avides d'information verront le jour. C'est déjà ça.

Edit : Voir aussi un billet équivalent sur le blog de Thierry Klein