Prévu à l'origine pour combattre le spam de commentaires, l'attribut nofollow refait à nouveau débat : dans un billet intitulé "You'd Be Wise To NoFollow This Dubious SEO Advice", Shari Thurow répond à un article de Stephan Spencer et à une tendance plus générale prônant l'utilisation de l'attribut nofollow pour contrôler la distribution du PageRank au sein d'un site.

Pour Shari Thurow, l'attribut nofollow ne saurait être un substitut à une architecture defectueuse. Une autre réflexion que fait Shari est qu'en jouant avec cet attribut, on repart dans l'éternel travers du référencement, qui est de faire les choses différement selon qu'on s'adresse aux utilisateurs ou aux moteurs de recherche. Enfin, l'attribut nofollow étant à la base conçu pour exprimer le fait que l'on n'accorde pas une confiance aveugle au lien, il est plutôt paradoxal de l'utiliser pour son propre site.

Michael Martinez y va également de son couplet anti-nofollow : utiliser cet attribut revient pour lui implicitement à demander de ne pas indexer une page, ce qui permettra éventuellement à des sites "scrapant" le site original de se positionner au passage. Selon lui, enlever du PageRank à une partie du contenu ne fait que le dévaluer. Mais surtout, le PageRank réel étant une inconnue, vouloir le "sculpter" revient à travailler à l'aveugle.

Pour ma part, je ne suis pas pour l'utilisation de cet attribut dans la majorité des cas, surtout dans le cas d'une tentative de manipulation de la popularité. D'abord, l'attribut n'a pas été créé originellement pour cet usage. Je rejoins donc Shari Turow sur le fait que dans un site, si un lien vers un contenu est pertinent pour l'utilisateur, il l'est en général pour les moteurs. Certes, certaines pages ont un interêt à priori très limité pour le référencement, comme les pages contact, mentions légales etc. Mais ces pages redistribuent le PR qu'elles recoivent, et le processus est itératif. De plus, une page web typique comporte en général quelques dizaines de liens. Ce n'est donc que quelques dixièmes de popularité qui partent vers chaque page, dixièmes qui seront redistribué en partie au reste du site. Enfin, les moteurs savent de plus en plus faire la distinction entre les contenus importants et les contenus plus génériques ou redondants, en se basant sur la structure des pages. Tous ces efforts me semblent donc bien vains.

Mais histoire d'étayer mon propos, j'ai quand même à titre expérimental doté quelques liens internes de ce blog d'attributs nofollow : il s'agit des liens vers les flux RSS, des liens vers les commentaires et des liens de pagination. Les liens des commentateurs ainsi que les liens vers les sites externes restent bien entendu en dofollow. Nous verrons bien si le trafic explose ;)

A lire également sur ce sujet, le billet d'Aurélien, qui diffère sur la question.