Référencement, Design et Cie

A lire, cet article dans Digital Web Magazine : "10 Reasons Clients Don't Care About Accessibility".

Christian Heilmann expose selon lui les 10 raisons principales pour lesquelles l'accessibilité ne prends pas :

• Personne ne peut garantir un site 100% accessible.
• Il n'y a pas de bénéfice immédiatement perceptible.
• L'accessibilité est vendue comme un problème technique.
• Le handicap n'est pas quelque chose auquel le client aime penser.
• Il est difficile de revenir sur l'accessibilité de sites déja conçus.
• L'accessibilité n'est pas prise en compte dans la méthodologie de développement.
• L'accessibilité n'est pas sexy, elle est un trouble-fête.
• Personne ne se plaint.
• L'accessibilité requiert une implication de la part du client.
• Il n'y a pas de gros sites qui puissent servir de modèle à suivre.

L'auteur donne ensuite quelques pistes de reflexion : "Commencez à developper vos sites dans un éditeur de texte, pas dans Illustrator". Je ne peux qu'être d'accord !

Evoquée début juillet, la campagne pour la promotion de l'accessibilité et la mise en conformité des sites du service public avec les recommandations internationales d'accessibilité est désormais lancée, grâce au travail collectif effectué sur le forum Alsacréations.

Vous aussi, vous pouvez soutenir cette action et participer à faire du web public une espace plus accueillant pour tous les citoyens, valides comme handicapés, en créant un lien vers le manifeste. Des logos de differents coloris sont à votre disposition.

(Un backlink gratuit dans les commentaires pour les webmasters annonçant la mise en place du logo ;) )

Evoquée hier, la mise en place d'un décret experimental risque de repousser d'encore 2 ans la mise en conformité des sites publics aux normes d'accessibilité.

La question qui se pose est "pourquoi un décret experimental" ?

A la lecture du décret, on découvre que chaque organisme public devra designer un "correspondant à l’accessibilité", et que l’expérimentation "permettra de déterminer notamment : les qualifications éventuellement requises pour exercer cette fonction, et le rôle dudit correspondant". L'experimentation permettrait également de determiner "la nature des adaptations à mettre en œuvre, les délais de mise en conformité des sites existants".

Or, il me semble que nombre de ces points ne necessitent pas de telles experimentations, et en tout cas pas sur 2 ans !

Sur les qualifications : Pourquoi ne pas faire suivre au correspondant à l'accessibilité une formation Accessiweb dont le référentiel inspire déjà celui de l'administration française?

Sur la nature des adaptations à mettre en oeuvre : L'administration dispose déjà d'un "réferentiel accessibilité des services Internet de l’administration française". Pourquoi réinventer la roue ? D'autant plus que même le décret précise "seront appliquées les recommandations établies par l’Agence pour le développement de l’administration électronique ainsi que les recommandations internationales relatives à l’accessibilité".

Sur les délais de mise en conformité des sites existants : Il est déja prévu dans la loi : 3 ans !

Il semblerait que la mise en application de l'article 25 de la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées risque d'être retardée par la mise en place d'un décrêt "experimental" et non définitif de 2 ans.

Déja, la communauté des webmasters se mobilise pour soutenir l'application de la loi sur l'accessibilité numérique, en proposant la création d'icônes de soutien et leur affichage sur les sites qui se sentent concernés.

On rappelera que la conformité aux normes minimales d'accessibilité présente de nombreux avantages, et pas seulement pour les utilisateurs victimes de handicaps.

Le choix pour un site web d'un contraste positif (texte clair sur fond sombre), ou négatif (texte foncé sur fond clair), outre les considérations esthétiques, a des répercussions en terme de lisibilité.

Fond sombre ou pas ?

Les recherches ont prouvé que les textes à contraste négatif (fig 1) était plus lisibles que ceux à contraste positif (fig 2) (Cf Scharff and Ahumada).

La différence de lisibilité semble s'accentuer avec le contraste (Cf Parker, Scharff, Austin). Il est donc préférable que texte et fond de page présentent une grande différence de luminance, d'autant plus que la sensibilité de l'oeil baisse avec l'âge.

Toutefois, il semble qu'il ne soit pas forcément souhaitable que le contraste soit maximal : Les recherches en accessibilité sur les seniors (Cf Michael L Bernard) semblent montrer que ceux-ci sont d'avantage sensibles aux effets de halo (fig 3). Un fond clair sans être 100% blanc est alors plus lisible (fig 4). Une autre solution pourrait être d'augmenter légèrement la luminosité du texte afin de diminuer le contraste, en utilisant par exemple un gris foncé au lieu d'un noir 100%.

Le fond sombre est-il à bannir ?

Il ne serait à mon avis pas pertinent de proscrire les fonds sombres. Les fonds sombres peuvent avoir leur utilisation, il convient simplement de compenser leur moindre lisibilité par une augmentation de la taille des polices. Les fonds sombres ne posent AMHA pas de problème pour des titres, des logos ou des textes courts.

Fred Cavazza nous propose un interessant billet sur l'accessibilité et les interfaces web enrichies : Le maintien d'un niveau suffisant d'accessibilité implique-t-il de renoncer aux enrichissements des interfaces ? Ou ne faut-il pas plutôt chercher à proposer un contenu adapté à chacun ?

Les clients mails lors de la rédaction ou de la lecture d'emails en mode texte ont parfois tendance à tronquer les URLS quand celles-ci dépassent la limite de largeur du texte. On se retrouve alors avec des URL fausses (car coupée) qu'il faut rafistoler à la main. On peut faire mieux en terme d'accessibilité...

Un moyen simple d'éviter ce problème est d'encadrer les URLs par des crochets flechés "<" et ">". Cela donne quelquechose du genre : <http://www.domaine.com/une-url-tres-longue-avec-tirets-susceptible-detre-tronque.php>. Cette syntaxe force les clients mail à afficher sur une seule ligne l'URL.

PS : Ca fonctionne aussi pour les newsgroups (Usenet).

Développé par IBM, aDesigner est un outil d'évaluation de l'accessibilité des sites web aux personnes aveugles ou malvoyantes. Actuellement en version alpha et librement téléchargeable, aDesigner offre des possibilités très interessantes aux developpeurs et experts en accessibilité.

Fonctionnant selon 2 modes, aveugle et malvoyant, aDesigner teste la conformité du code au normes d'accessibilité WCAG et Section 508, mais également JIS et IBM.

Le logiciel dispose d'outils spécifiques pour tester la lisibilité des pages : representation visuelle du temps de lecture pour les navigateurs vocaux, simulation visuelle des differents types de daltonisme, de l'opacité du cristallin et de l'acuité visuelle.

En plus de simuler ces déficiences, une liste des défauts d'accessibilité de la page testée est affichée, avec une explication du problème. Pour les points ne pouvant être vérifiés de facon logicielle, une avertissement s'affiche alors, invitant à vérifier manuellement le point de contrôle.

Le W3C serait en train de réflechir sur une refonte des WCAG, qui si elles constituent deja une très bonne base, ne garantissent pas encore une accessibilité totale à tous les utilisateurs (handicapés comme valides).

En effet, la consultation de sites web, même respectueux des standards, reste impossible de par leur conception même aux utilisateurs dépourvus de terminaux informatiques. La section WAI du W3C recommande donc qu'une version papier des sites web soit mise à la disposition des utilisateurs, "la nature du web étant son universalité" (Tim Berner Lee, inventeur du web).

Certain objecteront peut être que la nature du web est pas essence numérique. Mais toujours selon Tim Berner Lee : "Le web est plus une innovation sociale que technologique".

Attention : Cette recommandation n'est pas encore définitive et reste à l'état de draft. Toutefois les concepteurs respecteux des utilisateurs feraient bien de songer dès maintenant à son implémentation.

Visual Impairment Simulator (VIS) est un programme éducatif pour Windows permettant de simuler diverses déficiences visuelles : glaucome, daltonisme, dégéneration maculaire, cataracte, hypermetropie...

Un des avantages de ce programme est que la simulation porte sur tout l'écran, et pas seulement sur le contenu du navigateur. Il devient alors possible de tester non seulement le rendu des documents, mais aussi l'utilisation de l'interface, ou de tester ses graphismes directement dans son logiciel d'édition favori.

Note : sur des configurations modestes, le logiciel a tendance à ralentir le PC quand la simulation est activée.

Matthieu Faure vient d'inaugurer une rubrique video dans son blog dédié à l'accessibilité. Un bon moyen d'appréhender les difficultés auxquelles sont confrontées les victimes de handicaps dans leur usage d'internet. Bonne initiative :)

Le livre d'Eric Meyer, considéré comme une référence sur les feuilles de styles et le design CSS est désormais disponible en français. Une très bonne nouvelle assurement :)

(Via Alsacreations)

Le daltonisme ou dischromatopsie est une affection qui touche environ 8% de la population masculine et 0.5% de la population feminine et se caractérise par une mauvaise perception des couleurs. Il en résulte que les utilisateurs daltoniens peuvent éprouver des difficulter à lire certains contenus quand le contraste qu'ils percoivent n'est pas suffisant.

Heureusement, les créateurs de la web accessibility toolbar viennent de sortir Color Contrast Analyzer, un logiciel permettant de vérifier les contrastes d'après les recommandation du W3C. Le programme ne fonctionnant que sous Windows, les utilisateurs d'autres systêmes, peuvent se rabattre sur l'outil en ligne de verification du contraste de Snook.ca.

Je découvre juste les archives de la lettre d'information du Laboratoire de Recherche sur l'Ergonomie Logicielle de L'université du Wichita, qui sont une mine d'information : De nombreux aspect de l'ergonomie des sites web, publication électroniques et interfaces sont traités : contraste, lisibilité des textes et typographie, mise en page, influence de l'environnement sonore, schemas de navigations.

A consulter également, cette fois-ci en français Ergologique qui souhaite "sensibiliser et conseiller les concepteurs d'interfaces web, et d'interfaces utilisateurs en général, sur les nécessités en ergonomie et utilisabilité".

Beaucoup de lecture en perspective ;)

Grâce au travail de Eric Gateau, Catherine Roy, Laure Denoix et François Palaci, une version française des Web Content Accessibilty Guidelines 2.0 est désormais disponible.

Cette version, destinée à remplacer la version actuelle des WCAG est encore une version de travail, et donc susceptible d'être modifiée.