Après Reporter Sans Frontières, c'est au tour d'Amnesty International de s'insurger contre l'autocensure pratiquée par les moteurs de recherche (Quoi ? Internet ne serait pas différent du monde réel ?). J'avais déjà exprimé ma perplexité face à ces propos dans un récent billet.

Là encore, certains propos tenus pas Amnesty International m'apparaissent surprenants : dans un modèle de pétition à Eric Schmidt, CEO de Google, l'ONG argumente ainsi que "l'entreprise contribue à des atteintes à la liberté d’expression et d’information". Je trouve le propos discutable : En filtrant des contenus qui ont toutes les chances de toute façon d'être inaccessibles aux utilisateurs, les moteurs ne font que tenir compte d'un état de fait et de droit (aussi liberticide ce droit soit-il). La liberté d'accès à l'information ne serait pas plus grande pour l'utilisateur si les moteurs renoncaient à fournir leurs services en Chine, ou s'il étaient eux-même blacklistés par le gouvernement chinois car trop libertaires. En fait, c'est même le contraire : les fonctionnalités des moteurs peuvent dans certains cas être détournées pour avoir accès à des contenus illicites, c'est le cas par exemple de l'outil de traduction Google qui peut être transformé en proxy.

Amnesty a également lancé une campagne, Irrepressible.info invitant les webmasters à afficher des fragments d'informations extraits de sites censurés via... javascript ! Ces informations ne seront donc pas indexées par les moteurs, et pas trouvables par les utilisateurs des pays concernés... Qui plus est le javascript affiche aléatoirement des messages dans divers langues ce qui présente encore moins d'interêt pour ces utilisateurs...

Edit : A lire, une réponse de Google à ce sujet sur le blog Il n'est pas trop tard.