Google a annoncé vendredi dernier étendre à l'ensemble des internautes la personnalisation de ses résultats de recherche. Jusque ici, la personnalisation des résultats n'était proposée qu'aux utilisateurs Google loggés et ayant activé l'historique de recherche.

Désormais tout utilisateur effectuant une recherche sur le moteur se verra proposer des résultats personnalisés tenant compte des recherches effectuées et des sites visités durant les 180 derniers jours. L'identification des utilisateurs se fera par un cookie anonyme. Notez qu'il reste possible de désactiver la personnalisation des résultats (chose que je ferai personnellement, préférant garder le contrôle et sachant à priori mieux qu'un algorithme ce que je cherche).

Est-ce que cela change quelque chose pour le référencement ?

On pourrait être tenté de crier (une fois encore) à la mort du référencement, chaque internaute se voyant dorénavant servir une page de résultats potentiellement différente. Mais ce n'est pas si simple. En fait, je pense que la personnalisation des résultats n'a rien de cataclysmique. Effectivement, c'est très probablement la mort du bilan de positionnement comme moyen unique de mesure de la performance du référencement Mais très franchement, cela fait longtemps que les référenceurs sérieux accordent une importance toute relative à ces fameux bilans, reportant leur attention sur la mesure du trafic et des conversions.

Je pense toutefois que la mesure des positions reste un indicateur utile, quand elle est bien interprétee. D'abord, les résultats personnalisés ne sont qu'un réarrangement des résultats standards : pour être visible au sein des résultats personnalisés, il faut donc jouir d'une bonne visibilité dans les résultats non personnalisés. De plus, la mesure des positions pour un échantillon représentatif de mots-clés permet de dégager des tendances : si un site remonte sur des expressions bien choisies dans les résultats non personnalisés, alors son potentiel de visibilité dans les résultats personnalisés augmentera également. Ainsi, je ne pense pas que la notion de positionnement soit à abandonner ; elle est juste à moduler.

Enfin, il reste à voir quelle sera l'étendue effective de la personnalisation des résultats. Les requêtes navigationelles seront très vraisembablement les plus affectées : les sites placés initialement à une position "n" et cliqués systématiquement par l'utilisateur pour une requête donnée seront désormais en 1ère position. Cela ne change pas grand chose pour les éditeurs de sites web, car l'internaute savait de toute façon quel site il recherchait. Et c'est plutôt une bonne chose pour l'utilisateur. Pour les autres types de recherche, difficile de préjuger de l'impact, surtout quand on sait que 20 à 25% des recherches sont des requêtes qui n'ont jamais été tapées auparavant. Il serait intéressant d'étudier sur une longue période et sur un large échantillon d'utilisateurs la variance des pages de résultats. Je ne serais pas surpris qu'on s'aperçoive que les résultats présentent plus de similarités que de différences.